En résumé..

Paysage endotique, Caillou, fin du XX ème siecle, pierre noire et craie blanche...


Que faisons-nous ici mangés par le temps qui nous reste ? Cela a-t-il un sens ? Ne sommes-nous pas des attardés, des inadaptés, des objets déposés par un monde qui tourne trop vite, accrochés à nos sièges, fixés à nos écrans ? ... G. Simmel a fait une analyse de cette drôle de condition. Je tourne et creuse autour depuis le début, une mise à jour était nécessaire.

...." La plénitude et la signification de la vie se retrouvent dans des temps et des espaces virtuels, dans un ailleurs sans lien avec la suite des évènements et des lieux de la vie quotidienne. Nous les découvrons dans le présent et en nous-mêmes, dans des zones endotiques de l'existence (opposées à exotiques). Ce qui se manifeste tout d'abord comme étranger est déjà en nous. Mieux, c'est nous. Dans ce faux mouvement, nous découvrons l'essentiel dans l'inessentiel, fixant le centre de nos intérêts à la périphérie de la vie ordinaire : dans le marginal, dans l'excentrique, dans les possibilités non saturées qui s'offrent à nous comme un don ou comme le résultat d'une activité qui n'est pas entièrement voulue (l'aventure, les rêves, les oeuvres d'art).
Traversant des espaces logiquement intraversables, nous franchissons sur l'aile du désir le miroir qui sépare le réel de l'imaginaire et pénétrons dans un monde sans épaisseur qui paraît plus riche de sens que l'univers tridimensionnel où nous vivons effectivement. Un jeu s'établit entre le proche et le lointain. Et nous voici poussés vers une zone d'irréalité véridique ou de déréalisation qui nous satisfait, vers une illusion plus vraie que toutes les réalités qui nous entourent (plus vraie, non au sens perceptif ou logique, mais dans la mesure où elle nous tient davantage à coeur et ce, parce que nous y pressentons un lieu où se réalisent des possibilités hors de portée du monde réel). Ainsi s'ouvrent d'improbables et imprévisibles fenêtres de sens, des mondes et des enclaves bénéficiant par rapport à la réalité et au temps chronologique d'une extraterritorialité, qui nous parlent d'une autre existence plus digne d'être vécue, d'un joyau enchâssé dans la banalité du quotidien, d'une éternité conçue comme fin des relations temporelles..."

Etonnant, non ? Pas plus avancé, mais rassuré... Je ne suis pas une hallucination collective.